Poème d'amour hiéroglyphes

Pa-Ankh

Poème d'amour hiéroglyphes

Traduit en hiéroglyphes époque Ramsès II
par Serge Rosmorduc (Université Paris 8)

Pa Ankh

Ir qiet em pa ankh,

Nefer sou emem naï hesout,

Iryet as, ben sou dy !

Areq inek paï, meroutet, itjes oui

Après cette vague idée de la prononciation (ci-dessus)
Voici la traduction littérale (ci-dessous)

Quant à ton image dans le miroir,

C'est beau parmi mes poèmes,

Agis vite, elle n'est plus là !

C'est mon dernier ton amour m'a saisi.

Recueil de poésie "La Glace"
Version originale
Poème français

L'écriture hiéroglyphique

Une jolie traduction en hiéroglyphes (époque Ramsès II, c'est-à-dire en moyen égyptien) du poème La Glace par Serge Rosmorduc université Paris VIII. Le plus gros problème étant de rendre je t'aime, il a préféré utiliser une périphrase provenant des chants d'amour. Comment peut-on imaginer savoir comment parlaient les Égyptiens de cette époque, et me donner cette très vague idée de la prononciation.. Je n'en sais rien!.

Un poème d'amour traduit dans ces jolis glyphes égyptiens, est je crois, quelque chose d'inédit ... Et c'est certainement le premier au monde à être traduit en hiéroglyphes!

Quelques dates: de -5540 à -2460, on parle d'ancien égyptien, -5540 étant déjà de la protohistoire. De -2460 à -400, on parle de moyen égyptien. De -400 à +394, on parle d'égyptien Ptolémaïque (la pierre de rosette en fait partie). La période hiératique (simplification des hiéroglyphes) va de -3000 à -700, le neoégyptien se situe dans cette période entre -1500 et -700. La période démotique (nouvelle simplification), va de -700 à +452, c'est dans cette période que l'on trouve le copte de -300 à nos jours.

L'écriture hiéroglyphique apparaît vers -3200, et la dernière inscription trouvée date de +394. Elle ne fut véritablement inventée que le jour, ou suivant le principe du rébus on s'avisa, de représenter par un même signe, deux mots de sens différent, mais de prononciation identique. Les phonogrammes sont choisis parmi les idéogrammes, mais sont désormais utilisés, non plus pour leur valeur d'évocation visuelle, mais pour leur valeur phonétique. Les mots s'écrivent à la suite, sans séparation entre eux, et lorsqu'on veut les lire, des personnages animés, indiquent le sens de la lecture, qui peut être: gauche droite, droite gauche, haut bas, bas haut.

La légende attribue l'invention des hiéroglyphes au dieu Thot (dieu à tête d'Ibis). À la fois scribe et secrétaire des dieux, il aurait révélé les hiéroglyphes aux hommes. En fait cette écriture naît avec la civilisation égyptienne, qui avait besoin de cet outil pour administrer la société et en premier lieu, gérer des travaux pour mieux "domestiquer" le Nil.

Longtemps restée mystérieuse, Champollion sera le premier, à comprendre le sens de l'écriture hiéroglyphique. L'examen minutieux de la pierre de Rosette, décret en l'honneur de Ptolémée, rédigé en égyptien (version démotique, et version hiéroglyphique), et en grec, lui permet, avec la certitude sur les noms propres, d'isoler une base sûre, pour amorcer son déchiffrement (1822). Il est à noter que, comme le cunéiforme, l'écriture hiéroglyphique transcrit des sons!

Les hiéroglyphes n'étaient pas considérés par les Égyptiens, comme de simples dessins immobiles, hiéroglyphes signifiant "gravure sacrée". D'après leurs croyances, toute forme sculptée, ou dessinée, était susceptible de s'animer magiquement, chaque signe étant ainsi une enveloppe virtuelle, potentielle, de la vie. C'est pourquoi, dès les "textes des pyramides", certains signes comme le serpent, le crocodile, qui risquaient éventuellement de devenir dangereux, ont été coupés en deux par le sculpteur: le sens du mot demeurait, mais le signe devenait inoffensif.

On comprend mieux pourquoi les scribes constituaient un corps d"élite, car ils possédaient une science, dont les conséquences pouvaient éventuellement se révéler redoutables. Ce caractère hiératique, réservé à des privilégiés, ne se retrouve pas dans les écritures alphabétiques.

A Sarabit al-Khadim, lors de fouilles menées par Sir Flinders Petrie, on trouve à la fois, des hiéroglyphes, et dans les mines, une sorte d'alphabet ... et puis une statuette (sorte de pierre de rosette), puisqu'elle comporte à la fois une inscription en hiéroglyphes, et une autre, dans ce curieux alphabet.

Rapportée au Bristish Museum, sir Alan Gardiner montre que cette deuxième inscription est en cananéen, écrit par des travailleurs venus de Canaan sur ce site égyptien (-1850). Ils ont pour la première fois, créé un alphabet à partir des symboles hiéroglyphiques, en utilisant seulement le premier son du mot. En appliquant comme pour les hiéroglyphes le principe du rébus, mais en utilisant seulement le premier son du mot représenté par le hiéroglyphe, ceux ci sont devenus des lettres. Avec des sons simples il devenait possible de tout écrire avec seulement une trentaine de caractères. Tous les alphabets du monde, par transformations des signes, découlent de cette invention faite par ces travailleurs cananéen.

Les papyrus

Le rouleau de papyrus, support noble, de l'écriture non monumentale de l'Égypte antique, représentait le "livre" égyptien. Plusieurs opérations successives étaient nécessaires à sa confection. Le matériau utilisé était la tige de la plante de marais cyperus papyrus L, présente en abondance sur les rives du Nil.

On découpait les tiges en baguettes de 30 à 40 cm de longueur, à partir desquelles étaient prélevées des lamelles de 10 à 15 mn de largeur. Ces lamelles étaient débarrassées de leur écorce puis écrasées, pour être assemblées en deux couches, disposées perpendiculairement l'une par rapport à l'autre. On les pressait à nouveau avant de les faire sécher et former des feuillets de forme quadrangulaire, un peu plus larges que hauts. Ensuite on les assemblait, en laissant une zone de recouvrement verticale, pour constituer une bande de papyrus de longueur variable (on en trouve de 23 m de long au British Museum).

Cette bande, enroulée sur elle même donnait le produit final le rouleau "medjat", support de l'écriture. Les papyrus le plus souvent étaient écrits, en lignes horizontales d'écriture hiératique (forme cursive de l'écriture hiéroglyphique), apparue vers -3000, et s'écrivaient de droite à gauche, et de haut en bas, en formant des colonnes successives, de hauteur et largeur variables.

Ces colonnes qui se succédaient, outre leurs longueurs et leurs hauteurs variables, avaient un parallélisme qui dépendait sûrement de l'application du scribe, ainsi que du document source dont il faisait la copie. Le rouleau pouvait être écrit sur les deux faces. Le scribe retournait le support, son extrémité droite correspondant à l'extrémité gauche de la première face. Le mode d'enroulement du rouleau, de gauche à droite, rendait l'extrémité droite, toujours la plus encline aux dégradations, car elle lui servait d'enveloppe. La première colonne de texte, de la première face, est ainsi toujours celle qui s'avère avec le temps et les manipulations, la plus dégradée.

Groupe égyptien
Poème copte
Poème traduit en hiéroglyphes (524 langues)