Poème d'amour français
La Glace
Ton image dans la glace
C'est mon plus beau poème
Mais fais vite il s'efface
C'est mon dernier je t'aime !
Quelle que soit la langue de votre amoureuse, "la Glace" est son miroir!
Pour Elle!
Voici "La Glace", un poème d'amour français, "mon poème d'amour" pour elle, dans sa version originale, avec deux voix audio françaises. Ses 550 traductions, dans des langues du monde entier, pour certaines, rares et inattendues, le rendent tout à fait international. Elles en font sûrement le poème, et même le texte le plus traduit au monde.
Dans ton miroir, tu te verras avec mes mots! Si tu n'as pas besoin d'eux "pour être" ... peut-être te magnifient-ils quand même un peu!
Depuis le 4 rue Marmontel à Nantes, tard le soir, j'ai voulu t'écrire le plus beau poème qui soit. Toi et moi, seuls, en connaissons le reflet. Ne le laisse pas s'effacer, et tu découvriras un jour, combien d'autres t'admirent dans cet instantané. J'ai caché ton prénom dans l'une de ces nombreuses traductions. Je l'ai caché car il faut "crypter" pour aimer .... aimer est toujours un secret.
Nombreux sont ceux, qui disent, que le français parlé, et celui qu'on écrit sont deux langues bien distinctes (j'en fais partie). Sur le papier j'ai un peu réussi ... mais quel poème dans notre langue parlée, devrais-je un jour inventer pour la séduire?
Je me souviens d'un livre qui pose une vraie question: aimer ou être aimé?.. "Cette fille à la chevelure clairsemée était sans doute destinée à être l'une des rares élues. Malgré ses cheveux arrangés sans goût et ses vêtements peu soignés, malgré son corps sans grâce, elle peut s'enorgueillir d'avoir aimé!" (Le fusil de chasse de Yasushi Inoué).
Je ne dis pas que tu ne m'aies jamais aimé, bien au contraire, et tu en as souffert, mais que pouvais-tu faire? Il y a chez moi, quelque chose d'en dehors des normes, d'hors du commun, et des sentiers battus, et cela a toujours des conséquences. Alors qu'aurais-tu bien pu faire?
Là encore je me souviens d'un livre. Il parle de ceux que, dès l'origine, la vie a marqués à sa façon: "D'abord les oiseaux demeuraient stupéfaits, tandis que le phénix s'ébattait parmi eux, tentant vainement de les convaincre qu'il était bien un des leurs. Mais eux déconcertés par ses vives couleurs, l'examinaient avec méfiance, et bientôt l'un après l'autre, ils passaient à l'attaque, lui arrachant à coup de bec ses plumes multicolores. Le malheureux, sanglant et à demi dépiauté, incapable de tenir l'air, ne tardait pas à s'écraser sur le sol." (l'oiseau bariolé de Jerzy Kosinski).
Tout commence on ne sait trop comment. En tous cas, on est spectateur d'une réalité trompeuse. Spectateur donc lucide d'une vie sans issue, car éclaboussé très tôt d'une peinture que des peintres ont perdue. Et l'on sait très vite, que les autres, qui ne sont qu'à coté, vous dépiauteront, comme ce phénix bariolé, pour conserver entre autre, l'équilibre de leurs petites certitudes.
Comment se fondre dans le moule quand l'on voit tout. Comment échapper aux angoisses, de n'être que celui qui sert à faire tenir un édifice absurde, qui, s'il s'effondrait, nous emporterait avec lui ... et en conséquence, de n'être pas avec, mais à côté des autres. Que faire quand un originel entourant, vous a fait sans limites?
Spectateur sans limite ... Pour Achille (Akhilleús, baigné dans les eaux du Styx pour devenir invulnérable, plongé dans le feu pour éliminer ses éléments mortels, puis soigné par Chiron), la "cuvée Ulysse", et donc Odysseus (Ulysse), serait sûrement un jour promis!
Sans limite, voilà une chance, et en même temps le plus grand des dangers. Quand on est spectateur et sans limite, tout devient possible, et quand on l'est au début, on l'est pour toujours! Spectateur et sans limite, voilà les plus grandes angoisses qu'on puisse un jour imaginer.
Ma réalité était absurde, et mes premières tentatives, furent de l'ordre de la fuite, de l'ordre de barres chocolatées, que l'on prend pour s'apaiser, dans un monde clos et définitivement fermé, seulement ouvert à d'incommensurables dangers. Mais ces drogues, comme toutes les drogues, ne pouvaient amener à rien d'autre, que d'ajouter, d'autres strates, des murs, encore plus épais, autour de moi.
Au jeu des possibles, il faudrait m'y résoudre! Il n'y aurait qu'une issue, une qui n'existait pas, celle que je serai capable d'inventer! Alors toi, qu'aurais-tu bien pu faire? Comment aurais-tu pu t'embarquer dans un tel navire?
A ces angoisses originelles, de mort et d'abandon, qui me poursuivent depuis toujours, et que mes vingt deux, puis vingt trois ans, m'ont confirmées à deux reprises, comme bien réelles, dans une horreur humaine aussi inadmissible qu'incommensurable, je dis que j'ai trouvé une forme d'immortalité, avec ces quelques mots, écrits un jour sur du papier! Quand les chemins n'existent pas il faut les inventer! Ce n'est que ce que nous sommes capables d'inventer, qui existe ... et rien d'autre!
Que mes quatre vers, emportés par le souffle de ces mots d'amour, s'envolent sur les cinq continents, comme un jour, le vent les lui apporta!
Peut-être qu'alors ses yeux en souriant lui diront : "Il a fait de moi, le plus beau poème français jamais écrit"!
"Mais l'amour, qu'est-ce, au juste ? Un vent qui caresse les rosiers ? Non, c'est une flamme qui coule dans nos veines, une musique infernale, qui fait danser jusqu'au coeur des vieillards. C'est la marguerite qui s'ouvre à l'approche de la nuit, et c'est l'anémone qui se referme au moindre souffle et meurt dès qu'on l'effleure. C'est cela, l'amour. Il peut abattre un homme et le relever pour le marquer à nouveau au fer rouge. Il peut me faire signe aujourd'hui, à toi demain, et à un autre la nuit suivante, car il est fugace." (Victoria de Knut Hamsun)
La langue & la poésie française
Le latin populaire parlé en Gaule (Gallo Romania) au Ve siècle, s'appelle le gallo-roman, que l'on peut diviser en 3 groupes dialectaux (français provençal, occitan et français d'oïl). Ce gallo-roman sera bien sûr influencé par les Francs lors de leur arrivée. Le roman est le stade du français d'oïl qui succède au gallo-roman et précède l'ancien français. En l'an 800, on fait déjà la différence entre le latin et cette langue populaire qu'est le roman. Les gloses de Reichenau (780) sont considérées comme du roman, intéressant l'ensemble des langues romanes de la Romania Occidentale.
En 842 Les serments de Strasbourg (texte juridique), est écrit dans un roman d'avantage considéré comme un proto-français. L'effondrement du pouvoir central (Rome), favorise l'évolution endogène des différents parlers. Au XXIe siècle, La région parisienne devient le centre géographique et politique du royaume de France, si bien que son parler s'étend aux régions environnantes. L'ancien français d'oïl marquée par les particularités dialectales, évolue à la fin du XIIe vers une forme se rapprochant de celui de l'île de France, qui jouit d'un grand prestige. De grands auteurs laissent encore échapper quelques dialectalismes, mais vers 1400 Froissard en marquera le terme.
Entre 1350 et 1600 on parle de moyen français, une période durant laquelle, la langue ne subira pas de changements aussi profonds, qu'à la période précédente. Cette période est celle de la consécration du parler parisien, avec la disparition de la féodalité, et l'instauration du pouvoir royal (Louis XI). C'est aussi l'invention de l'imprimerie qui accentue le rayonnement du Français en le diffusant. En 1539 François 1er à Villers-Cotterêts impose le français à la place du latin comme langue administrative et celle de la justice. Dès lors, c'est le déclin des dialectes qu'ils soient d'oïl (nord de la Loire), ou d'oc (sud de la Loire). 1539 c'est aussi l'année du premier dictionnaire Français-Latin œuvre de Robert Estienne, suivront des grammaires.
On commence à traduire le latin en créant un vocabulaire approprié (médecine). Après la découverte du nouveau monde, on emprunte au portugais, et à l'espagnol; avec la mode Italienne apportée par Catherine de Médicis ce sera le tour de l'Italien. À la révolution pour qui la langue est l'instrument politique d'une nation, les dialectes sont combattus (école, armée).
Un des 1er poèmes français écrits est "la vie de saint Alexis" (1040). Ensuite sous les capétiens, lui succéderont des poèmes épiques avec les chansons de geste (chanson de Roland), des poèmes lyriques avec les troubadours en langue d'oc, puis ceux des trouvères en langue d'oïl, suivis d'une poésie populaire (le roman de Renart).
À la fin du Moyen Âge la forme de la poésie prend d'avantage d'importance (Machaut et surtout Villon). A la Renaissance s'exprime une poésie savante qui avec Clément Marot devient une poésie humoristique et personnelle, Louise Labé et Maurice Scève représentent l'école lyonnaise.
Au XVIIe d'abord très classique avec Malherbe (poète officiel d'Henri IV), elle s'épure, le poète devient un arrangeur de syllabes et non plus un prophète. Le courant libertin oriente l'œuvre et les poèmes de Théophile de Viau et de st Amant. Le siècle de Louis 14 est celui de bon nombre d'œuvres classiques, citons: Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, La Bruyère, Fénelon, Boileau (chef d'école de la littérature classique).
Au XVIIIe (siècle des lumières) la littérature devient une littérature d'idées (Voltaire, Rousseau, Montesquieu), encyclopédique (Buffon, Diderot), romanesque (Marivaux, Choderlos de Laclos, Bernardin de saint-Pierre), pour la poésie seul émerge A. Chénier.
Le XIXe verra avec Chateaubriand et mme de Stael, le début du romantisme. Les œuvres poétiques seront celles de: Lamartine, Vigny, Hugo, Alfred de Musset, Nerval, Théophile Gautier, Leconte de Lisle. La fin du siècle verra un renouveau poétique avec d'autres poètes français tout aussi célèbres comme: Baudelaire, Rimbaud, Verlaine. Pour Mallarmé, "la poésie est une langue sacrée", et autour de lui se crée le mouvement symboliste, Lautréamont en fait partie. Apollinaire apporte son originalité, Paul Fort ses ballades, Claudel l'essence verbale, Péguy le patriotisme.
Au XXe siècle, on assiste à un mouvement de libération poétique avec le dadaïsme et le surréalisme d'André Breton, Desnos, Eluard, Aragon, René Char. En marge du surréalisme on trouve des poètes qui mèlent fantaisie, ironie et sentiment religieux (Cendrars, Reverdy). Cocteau brille, mais s'affirme avant tout comme poète, Henri Michaux recherche une nouvelle expression verbale. Les autres poètes français foisonnent (St John Perse, Supervielle, Fargue). Aragon revient aux thèmes lyriques, Jacques Prévert dans ses poèmes, donne aux objets des images poétiques, René Char, lui, pratique les rencontres verbales.
Plus près de nous il faut citer comme de vrais très grands poètes, nos troubadours, que sont: Trénet, Brel, Brassens, Gainsbourg, et Nougaro entre autres.