Poème d'amour en silbo gomero

Sur l'île de la Gomera

La version espagnole, sifflée par Kiko Correa siffleur (silbador)
et coordinateur du Projet d'Enseignement du Silbo Gomero
sur l'île de la Gomera aux Canaries (remerciements à Maria).
La langue sifflée de la Gomera s'appelle le Silbo Gomero! Elle
est inscrite au Patrimoine Culturel Immatériel de l'Humanité!
Recueil de poésie "La Glace"
Version originale
Poème français

Le silbo gomero

On sait avec certitude que le silbo était déjà pratiqué par les populations autochtones de la Gomera lors de l'arrivée des premiers Européens sur l'île. La langue que ces indigènes "les Guanches" sifflaient, était leur langue berbère la "guanche" ... et de la même manière que la langue des nouveaux arrivants peut remplacer celle présente sur place, ils ont remplacé, la guanche qu'ils sifflaient, par de l'espagnol sifflé.

Pendant longtemps, et jusqu'au milieu du XXe siècle le silbo est resté le seul mode de communication utilisé sur l'île pour échanger sur de longues distances.

Ce substitut du système phonologique de la langue espagnole, présente un grand intérêt pour les études linguistiques en général. Les Gomeros, hommes et femmes, sifflent exactement ce qu'ils pourraient dire. Ils transposent la langue parlée en langue sifflée, avec la difficulté de la réduction du nombre des voyelles et des consonnes, car toutes ne peuvent être sifflées ... Quand on siffle, on n'utilise pas les cordes vocales et on ne peut pas faire les mêmes mouvements avec la langue, que ceux que l'on fait en parlant, et on ne peut bien entendu, pas non plus siffler les consonnes nasales.

D'après une étude de l'Université de La Lagun, à Ténériffe: "El Silbo Gomero, Análisis Lingüístico", de D. Ramón Trujillo, seuls quatre groupes consonantiques peuvent être sifflés, représentés par: KA, CHE, GE, YE; et deux voyelles, une aiguë (i) et l'autre grave (a). Certains siffleurs, pensent que l'on peut aller au-delà, mais il faudrait faire d'autres études pour pouvoir l'affirmer. En tous cas, au final, malgré ces quelques difficultés, on peut siffler, dans n'importe quelle langue parlée dans le monde.

Le silbo a joué un rôle de toute première importance dans le développement de la vie quotidienne de l'île, car il permet d'envoyer et de recevoir des messages instantanément sur de longues distances, parfois jusqu'à cinq kilomètres, ce qui évite l'effort des déplacements et le temps que prendrait plusieurs heures de marche.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, l'apparition du téléphone et l'amélioration des communications routières l'ont fait tomber en dessuétude. Et puis les Canaries ont vu venir l'essor du tourisme, et un nouveau style de vie consacré à la «modernité», méprisant l'agriculture, l'élevage et tout ce qui se rapportait au passé. La pratique du Silbo Gomero s'est alors réduite aux agriculteurs, aux éleveurs et à certains jeunes qui ont refusé d'arrêter de siffler.

Ce n'est qu'au milieu des années quatre-vingt, sur proposition d'associations de parents d'élèves, que le Silbo Gomero est devenu dans les écoles une activité parascolaire. Vu l'engouement pour cette activité, et en raison de sa haute valeur ethnographique, sociale, culturelle et linguistique, le 5 Juillet 1999, le gouvernement des îles Canaries, a introduit le langage sifflé, comme matière obligatoire dans le système éducatif de La Gomera, et ce, au même titre que la littérature et la langue espagnole. Inscrit au programme de l'enseignement primaire et secondaire, il est stipulé qu'il aide les élèves à apprendre, apprécier et respecter les aspects culturels, historiques, géographiques, naturels, sociaux et linguistiques les plus importants de la communauté.

À une époque marquée par des progrès technologiques permanents, inclure cette pratique de communication dans les programmes des écoles de l'île aura été la mesure la plus appropriée pour assurer sa préservation. Une décision qui a eu beaucoup de poids pour le Silbo Gomero, puisqu'il a été déclarée par l'UNESCO en 2009 "Patrimoine Culturel Immatériel de l'Humanité".

Actuellement, le ministère de l'Education et les universités des îles Canaries, par le biais du projet d'enseignement du Silbo Gomero, apportent en salle de classe ce patrimoine dès la première année du primaire jusqu'à la quatrième année d'enseignement du secondaire. Les cours pratiques de silbo durent 25 à 30 minutes, une fois par semaine, dans toutes les écoles de l'île. Il y a sur l'île trois professeurs (2 femmes et 1 homme), qui interviennent et se partagent les classes.

(Information: Francisco Javier Correa (Kico Correa) siffleur et coordinateur du projet d'enseignement du Silbo Gomero).

El Silbo Gomero

Hay constancia de que el Silbo ya estaba arraigado en la población aborigen de la Isla cuando llegaron los primeros europeos a la isla de La Gomera. El idioma que estos nativos "los guanches" silbó, era su lengua bereber el "guanche" ... y de la misma manera que el idioma de los recién llegados puede reemplazar al presente en el lugar, reemplazaron, el guanche que silbaban, por el español silbado.

Durante mucho tiempo, y hasta la primera mitad del siglo XX fue el único modo de comunicación a larga distancia con el que contaron los pobladores gomeros. Se emplea como sustituto del sistema fonológico de la lengua española y presenta un enorme interés para los estudios del lenguaje en general y para los de nuestra lengua en particular. Los gomeros y gomeras silban lo mismo que se habla, hay una transposición de la lengua hablada a la lengua silbada, con la dificultad de que hay una reducción en las vocales y consonantes, no todas se pueden silbar. Con este sistema se puede silbar, con mayor o menor dificultad, cualquier lengua natural del mundo.

Este lenguaje silbado ha desempeñado un destacado papel en el desarrollo de la vida cotidiana de la isla, permitiendo enviar y recibir mensajes instantáneamente a grandes distancias, en ocasiones, de hasta cinco kilómetros, ahorrando el esfuerzo del desplazamiento y el tiempo, que en ocasiones puede suponer varias horas de camino.

A partir de la segunda mitad del siglo pasado, comienza a caer en desuso, debido a la aparición del teléfono y la mejora de las comunicaciones por carretera. Además, con el auge del turismo en Canarias, comienza un nuevo estilo de vida que apuesta por la “modernidad” y desprecia el pasado vinculado a la agricultura, a la ganadería y a todo lo que se relacione con él. Desde ese momento, la práctica del Silbo Gomero queda reducida a los agricultores, ganaderos y también a algunos jóvenes que se resistían a dejar de silbar.

A mediados de los ochenta el Silbo Gomero comienza como una actividad extraescolar en los centros educativos, a propuesta de la Asociación de Madres y Padres de Alumnos. Viendo que son muchos los que quieren realizar esta actividad, el Gobierno de Canarias, en La Orden de 5 julio de 1999 introduce por primera vez el lenguaje silbado, como asignatura obligatoria, en el sistema educativo de La Gomera, dentro del área de Lengua Castellana y Literatura, debido a su alto valor etnográfico, social, cultural y lingüístico. Teniendo encaje en el actual currículo de Educación Primaria y Secundaria, que establece que se contribuirá a que el alumnado conozca, aprecie y respete los aspectos culturales, históricos, geográficos, naturales, sociales y lingüísticos más relevantes de la Comunidad

En una época marcada por los permanentes adelantos tecnológicos, incluir esa práctica comunicativa en los planes de estudios de los centros de la isla es la medida más adecuada para contribuir a garantizar su preservación. Esta decisión tuvo gran peso para que el Silbo Gomero fuese declarado por la UNESCO Patrimonio Cultural Inmaterial de la Humanidad en 2009.

Actualmente, la Consejería de Educación y Universidades del Gobierno de Canarias, a través del Proyecto de Enseñanza de Silbo Gomero, lleva al aula este patrimonio desde el primer curso de Educación Primaria hasta el cuarto curso de Educación Secundaria. Las clases prácticas de Silbo son entre 25 y 30 minutos, una vez por semana, llegando a todos los centros escolares de la isla.

(Francisco Javier Correa (Kico Correa) Silbador y Coordinador del Proyecto de Enseñanza de Silbo Gomero)

Poème traduit en silbo gomero (524 langues)