Poème d'amour sorani
Âwena
Aksi eto le awena da
Bashtrin sheeiri mina
Belam xeraka chunki ghaip dabe
Bo axrin jarma "Etom xosh dewe"


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Le sorani
Mon poème d'amour (Helbesta hezkirina), traduit en kurde sorani (autres noms et dialectes : central kurdish, mukri, sine'i, pizhdar, kordi, korkora, wawa, bingird, garmiyani, kurdy, silemani, mokri, southern jafi, arbili, kerkuki, kurdi, sineyi, pijdari, rewandiz, warmawa, hewleri, sina'i, xoshnaw, suleimani, sanandaji, autonyme : زمانێ سۆرانی (zimanê soranî)), pour des femmes réparties en Irak et Iran, car je voudrais qu'elles sachent, jusque là-bas, que certains mots sont sans frontière!
Le sorani est une langue kurde centrale de la branche iranienne occidental du groupe indo-iranien de la famille indo-européenne, officielle en Iraq mais pas en Iran; dans ces deux pays il y a environ 9 millions de locuteurs à le parler.
Le kurmanji et le sorani qui sont deux dialectes de la même langue, ne sont pas mutuellement intelligibles, ils diffèrent à la fois, dans le vocabulaire et dans la structure. En principe le sorani utilise l'alphabet arabe et le kurmanji les lettres latines.
Le kurde littéraire moderne est représenté par le kurmanji, qui est la langue de la majorité des Kurdes de Turquie, de Syrie, d'Arménie et d'Azerbaïdjan, de la région appelée Kurdistan du Nord, avec entre 15 et 17 millions de locuteurs, et par le sorani, la langue des Kurdes d'Irak et d'Iran, de la région appelée Kurdistan du Sud.
Le sorani qui a largement été influencé par le persan, une langue et une culture dominantes dans la région, possède une activité littéraire d'une cinquantaine d'années. Le kurmanji, quant à lui n'est pas encore standardisé.
Toute la période de l'empire Ayyoubide de Saladin, qui va du XIIe siècle, jusqu'aux invasions turco-mongoles du au XIIIe siècle, verra éclore une littérature écrite en langue kurde.
Du XVe au XVIIIe siècle, les principautés Kurdes qui bien que dépendantes du monde Ottomans gardent une grande autonomie, et cette période est celle d'une riche création scientifique et artistique, qu'elle soit musicale ou littéraire. Citons le poète Kurde Melayé Djaziri. Les lettrés les plus connus qui suivront, sont Chéref Khan, Nabi, Nefi, et le grand poète Ehmedê Khani.
Le sorani s'est surtout étendu au XVIIIe siècle, grâce à une forte expansion de la communauté, et à des princes dont la puissance s'est accrue. une littérature soranî voit le jour avec nombre de poètes, et elle diffusera largement au delà des frontières.
L'histoire des Kurdes
Les Kurdes se revendiquent des Mèdes ... En -612 les Mèdes qui ont vaincu l'Assyrie, dominent toute l'Anatolie centrale et l'Iran, et ce, jusqu'à l'époque d'Alexandre le Grand.
Et puis c'est l'époque des invasions musulmanes, contre lesquelles les Kurdes vont résister durant un siècle.
À partir du IXe siècle, profitant de l'affaiblissement du pouvoir des califes, ils créent les quatre principautés de la Médie, qui regroupent les Chaddadites, les Hassanwahides, les Banou Annaz, et les Merwanides.
Les invasions successives des peuples des steppes de l'Asie centrale et des Turcs seldjoukides, mettront la main sur ces principautés, et leur donneront le nom de Kurdistan.
Après la disparition du dernier seldjoukide, au XIIe siècle, Saladin, un Kurde, fonde la dynastie kurde des Ayyoubides qui règne sur un monde musulman comprenant le Kurdistan, la Syrie, l'Égypte et le Yémen.
Il faudra attendre la deuxième moitié de XVe siècle, pour que les Kurdes, unis par leur langue, bien que morcelés en principautés, ne reprennent conscience, au moins à travers les écrits des lettrés, de leur appartenance à un même peuple.
Au XVe pris entre les rivalités qui opposent Ottomans et Perses, les Kurdes choisissent de s'allier aux Ottomans, qui en échange leur assurent une large reconnaissance. La victoire de leurs alliés Ottomans leur assurera trois siècles de paix et de large autonomie.
Au XIXème siècle, les Kurdes commenceront à s'opposer à l'Empire ottoman, à travers de guerres d'indépendances, car ce dernier commence à s'opposer à leur autonomie, mais leur émiettement en principautés facilitera leur annexion.
L'après 1918 morcellera le Kurdistan sur plusieurs états, Irakien, Iranien, Syrien et Turc, privant les Kurdes par la même occasion d'une véritable autonomie culturelle, chacune de ces nations, projetant de devenir un pays uniforme.