Poème d'amour mangarévien
Te ‘I’o
E tū ana tō mata moere ki te ‘i’o
Ko ‘āmenei te tā ‘airaga navekē
Ki’oro mai, e riro koia ‘ei mata migomigo
Ko ‘āmenei tāku tōtoga ‘akaopega ē !


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Le mangarévien
C'est pour moi une nouvelle fierté, que de voir mon petit poème d'amour traduit en reo magareva, cette langue polynésienne de l'autre bout du monde.
Le mangarévien (reo magareva, reo ‘iti-poto) tire son nom, de l'une des îles de l'archipel des Gambier en Polynésie française, l'île Mangareva qui en est l'île principale. Si l'on peut aussi trouver quelquefois le terme mareva, celui-ci est incorrect.
Pour être très académique, dans l’enseignement en Polynésie, c'est “reo magareva” qui désigne cette langue, et non reo mangareva. Mangareva avec un “n” est le toponyme de la grande île en français, Le “ng” évoque en réalité le son nasal.
Cette langue polynésienne orientale de la famille marquisienne fait partie des langues pour lesquelles il est urgent de s'inquiéter. Elle est parlée par quelques six cent personnes, un nombre qui ne fait que décroître, le français continuant à prendre de plus en plus de place.
Si reo tahiti et reo magareva sont toutes les deux des langues polynésiennes orientales, il faut noter que l'importance de Tahiti et donc de la langue tahitienne, a pesée dans l'évolution du mangarévien.
Les Gambier
L'archipel de Magareva composé de 14 îles, îlots, atolls et banc de sable, avec pour îles principales (Mangareva, Taravai, ‘Aukena, ‘Akamarū et ‘Aga-kau-i-tai), se situe au sud-est de la Polynésie française presque au niveau du tropique du capricorne. Littéralement Magareva vient de maga = montagne et reva = l’air ou un végétal, signifie dans la langue l'île flottante ou l'le qui voyage comme une pirogue.
Découvert par les Anglais à la toute fin du XVIIIe siècle, l'évangélisation de l'archipel commencera avec les Français une trentaine d'années plus tard. Cette évangélisation imposera aux autochtones la réalisation de constructions tout à fait démesurées qui les décimeront. Ainsi lors du passage sous protectorat français en 1871 la population des Gambier aura chuté des 3/4.
L'économie de Magareva, outre leur aspect touristique avec celui de la Polynésie, se fonde surtout sur la perliculture, mais aussi sur la pêche, l'agriculture et l'élevage (notamment l'aviculture).
Cet archipel avec la Nouvelle-Zélande (Ikanāmāui) et Rapa Nui (Vai’ū), est l'une des dernières terres atteintes lors des explorations de l’Océan Pacifique par ces populations austronésiennes, dont le berceau d'origine était quelque part dans le sud de la Chine.
Les fouilles à Magareva (Gambier), qui montrent des traces humaines datant du début du Xe siècle, semblent bien indiquer la date de l'arrivée des hommes sur ces îles. La datation de ces traces archéologiques est tout à fait en phase avec ce que peuvent nous révéler l'étude linguistique et la tradition orale.
Ces mêmes fouilles montrent, qu'après une vraie expansion démographique, celle-ci est tombée, et que sans doute, ces îles ont connu comme Rapa Nui (île de Pâques), de véritables désastres climatiques, écologiques et sociaux. Ces derniers ayant vraisemblablement ayant pu être pondérés aux Gambier, par la richesse maritime du lagon.