Poème d'amour poromongûetá

Urugûà

Ndé angá urugûá pupé

Xe “poema” katu po’õ

Aé, nde gûïm é, a’é ombogûew

Kó xé apïra “ixé ausuw ndé gûé”!

Traduit en poromongûetá par Mbo'esara Esãîã (anthropologue)
Poème d'amour poromongûetá

Recueil de poésie "La Glace"
Version originale
Poème français

Langue poromongûetá

Para começar, quero dedicar esta página a quem fez esta tradução, e mais particularmente a todos os membros de sua família, que foram levados por covid19.

Voici une langue dont vous n'avez sans doute jamais entendu parler, le poromonguetá, et pour cause, Mbo'esara Esãîã un anthropologue qui fait partie du peuple Tremembé, est sûrement la première personne à en parler. Le poromonguetá (tremembé, taramembé), est la langue des Tremembés, une ethnie originaire de la région côtière du nord-est du Brésil, dans les états de Ceará, Maranhão et Piauí.

Si pour beaucoup, c'est une langue considérée comme isolée dont l'origine est inconnue, et qui est donc à distinguer des nombreuses langues "Tapuia" qui l'entourent, ce n'est pas le fruit des recherches de Mbo'esara Esãîã, qui considère que le poromonguetá est un dialecte de l'ancien tupi.

Les études anthropologiques affirmaient que cette langue avait disparue depuis bien longtemps, du fait de la colonisation, et de la tupinisation de toute la région côtière, berceau des Tremembés.

Si on réussissait à retrouver une langue à forte base tupi-guarani qu'ils ont parlée par la suite, mais pas leur langue mère, c'est parce que les études n'avaient pas été menées dans tous les endroits où l'on peut les trouver, notamment les états de Ceará et Maranhão, où malgré la tupinisation et les brassages, certains Tremembés on réussit à conserver quelques-uns de leurs traits culturels (les chansons de Torém, la fabrication du mocororó, et le chamanisme par exemple).

Le mot tremembé vient de tïrïmembé, le nom donné à la zone humide qui borde le littoral, et c'est le nom avec lequel, cette ethnie était désignée par les autres peuples (les gens de tïrïmembé). Quant au mot poromonguetá qui vient du tupi il signifie (la langue des hommes et des esprits).

J'adhère totalement avec ces mots que Mbo'esara Esãîã cite sur son blog sur le poromongûetá : "se réapproprier une langue qui est la nôtre, c'est reprendre des aspects d'une nouvelle vision du monde, d'une nouvelle façon de voir le monde. Pour renforcer notre identité unique et solide", et je renouvelle ma peine devant toutes ces langues qui sont entrain de disparaître.

Les Tremembés

Les Tremembés sont un groupe ethnique, ayant pour origine la région côtière du nord-est du Brésil. Almofala était la colonie la plus représentative; À sa fermeture des terres furent données aux Indiens qui y vivaient (fin du XVIIIe) "Terra Indígena Tremembé de Almofala" et "Terra Indígena Tremembé de Queimadas"... des terres rapidement envahies par des propriétaires terriens.

Aujourd'hui les descendants des Tremembés se sont dispersés. Si Itarema, Itapipoca et Acaraú, sont les villes plus représentatives de leur concentration, d'autres membres de ce peuple, sont répartis le long de la côte du Ceará, par exemple à Jericoacoara, et Camocim.

S'ils ne parlent que le portugais, les Tremembés conservent des traces de leur langue, à travers un style qui leur est propre, et des différences, par rapport aux autres populations locales, dans l'utilisation de la phonétique. Les chants de Torém, qui participent aux danses rituelles sur fond de musique sacrée, contiennent de nombreux mots de leur ancienne langue, mélangés à d'autres qui sont d'origine tupi.

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