Poème vannetais

Ar miloér

Ha skéden ér miloér

Zou me guerzen braùan

Mes hast béan, é ma é vonet diar uél

Me «sot on genis» devéhan é.

Traduit en vannetais (dialecte breton) par Rónán
Poème vannetais

Recueil de poésie "La Glace"
Version originale
Poème français

Le vannetais, petite histoire de la Bretagne

Le vannetais (gwenedeg) est le dialecte breton de la région vannetaise (sud de la Basse Bretagne). On y trouve des différences notoires avec le dialecte du Léon, qui fait office de standard, l'influence de la langue d'oïl voisine, le gallo, se faisant un peu plus importante dans cette partie sud-est de la Basse Bretagne. Historiquement ce dialecte breton était parlé dans quelques communes du Finistère et de la Loire-Atlantique et une grande partie du Morbihan.

C'est le nord de l'Armorique qui aurait reçu le plus de réfugiés qui ne seraient venus dans le sud dont Vannes que plus tard. C'est sans doute la raison qui marque la différence entre vannetais et les autres variantes du breton. Le vannetais serait plus proche du celtique armoricain que de celui apporté par les migrations.

Il y a 15 millions d'années L'Armorique est une île qui bénéficie d'un climat tropical et sur laquelle prospèrent la flore et la faune propices à ses climats. La mer alentour, la mer des Faluns est une mer chaude et peu profonde, un domaine privilégié pour raies, requins et mégalodons... elle recouvre une grande partie de notre actuelle Bretagne. Cette mer des Faluns riche en coquillages, laissera d'importants dépots sédimentaires quand elle se retirera.

De -10 000 à -1800 le climat change et la steppe laisse place a des forêts de chênes, de pins et de bouleaux. De chasse et cueillette le mode de vie devient agricole avec du bétail que l'on élève. Ce changement de mode de vie qu'il soit cause ou conséquence impose à la sédentarité, aux premiers villages ainsi qu'aux imposants mégalithes, dolmens, menhirs, cairns, alignements et tumulus.

Vers 1500 avant Jésus-Christ les Celtes qui sont originaires d'Asie centrale, migrent vers l'Europe jusqu'aux rives de l'Atlantique. Ils occupent la Gaule (Gallia, Celtia), puis vers -800 avec les Gaels (Goidels), l'île de Pritain (Pritania, de nos jours Grande-Bretagne). Deux siècles plus tard, d'autres Celtes, les Brittons arrivent sur cette île de Pritania et chassent les Gaels vers l'Irlande.

Tous ces Celtes parlent des langues très proches issues d'un vieux celtique qui nous est inconnu. Les dernières recherches laissent supposer la grande proximité entre le gaulois et le brittonique.

Plus tard, nous savons par les Romains, que la flotte gauloise des Vénètes, Namnètes et autres alliés (Léonais, Trécorenses, Diablinthes), sera défaite par Jules César dans le golfe du Morbihan. Un faible vent favorisant la propulsion à rames des galères romaines aura raison des navires gaulois pourtant habitués à l'Atlantique.

Les diverses provinces conquises par Rome, en Armorique, comme en Grande Bretagne, sont alors gouvernées par des suzerains reconnaissant la domination romaine.

Les premiers bâtisseurs à l'époque gallo-romaine utilisent la pierre des faluns (la jauge), une roche sédimentaire... citons par exemple les villages aux teintes ocres de Saint-Juvat et Tréfumel.

Durant cette période gallo-romaine, la société très hiérarchisée, est d'abord agricole, mais son artisanat et son commerce sont à l'évidence très dynamiques. Les traces retrouvées montrent savoir faire et richesse dans l'édification de villas et monuments. Une "industrie" lié au sel rayonne vers tout le continent depuis bien longtemps.

A la fin du IVe siècle, Maxime, épouse la fille du roi de Trinovante (Londres). Il se heurte à Conan Mériadech le neveu de ce dernier qui brigue lui aussi la couronne. Tous les deux finissent par s'allier, car Maxime qui souhaite le pouvoir impérial de Gratien, lui propose une partie de l'empire. Conan réunit de nombreux volontaires Bretons qui débarquent en Armorique. Pour Gratien il est déjà trop tard, et après Rennes, Nantes est prise. Cette conquête, est vécue comme une libération du joug de Rome, qui écrasait ces villes, sous de trop lourds tributs.

Maxime laisse à Conan la couronne pour diriger l'Armorique (Bretagne, une partie de l’Anjou, du Poitou, de la Touraine et du Berri). Après Maxime, Conan s'installe à Nantes, il parcourt son royaume, et après avoir écouté ses sujets, édicte un code tenant compte de leurs coutumes. La fille de Dionote (roi de Londres), qu'il doit épouser périt durant le voyage qui l'amène en petite Bretagne, c'est donc Daréréa, née dans cette même Petite Bretagne qu'il prendra pour femme. A sa mort, il sera enterré à st Pol de Léon. Les ducs de Bretagne dont Anne, se réclameront de sa lignée.

Il est à noter qu'on ne sait pas si l'histoire de Conan relève du mythe ou de la réalité. Les historiens Francs comme Grégoire de Tours, par exemple, ne le mentionnent pas.

En tous cas, et cela est mieux connu: Au milieu du Ve siècle, poussés par un changement climatique, les Saxons envahissent la Grande-Bretagne pour s'y installer. Pour cela, ils tuent pour faire de la place! Aussi les Celtes, surtout des Britons des Cornouailles et du Pays de Galles, n'ont d'autre choix que de s’expatrier, d'aller chercher refuge chez leurs cousins d'Armorique, d'autant que du coté ouest les Scots en Irlande les pressent eux aussi.

Ils émigrent alors en grand nombre vers une Armorique peu dense. Hoël, depuis Rennes qui dirige la Petite Bretagne laisse faire, si bien que l'un des chefs de ces émigrants, prend le titre de roi. La péninsule se trouve alors divisée en deux royaumes, celui de Bretagne, et celui de Domnonée composé d’une portion du Léonais, des diocèses de Tréguier et Saint-Brieuc. Cependant le roi de Domnonée reconnaît la suprématie du roi de Bretagne.

C'est au Moyen Âge que le nom de Bretagne remplace celui d'Armorique. Pour prévenir les incursions d'un tel afflux de Bretons insulaires, le royaume des Francs se pare d'une zone tampon, les Marches de Bretagne (Nantes, Vannes et Rennes). Y sont construits d'imposants châteaux et forteresses ainsi qu'un réseau d'échange pour le commerce. Les guerres avec les Francs se succèdent autour des marches de Bretagne.

Au IXe siècle, Charles le Chauve, avec Francs et Saxons, s'oppose à Nominoë, puis à son fils Erispoé. Tous deux le battront à deux reprises, à la bataille du Ballon (Bains-sur-Oust), puis à la bataille de Jengland (Guémené-Penfao). Charles le Chauve s'engage alors, à reconnaître la Bretagne et ses frontières, qui incluent les régions de Rennes, Nantes et Retz, toutes terres Bretonnes.

Autour du Xe siècle les vikings ravagent la Bretagne, ce qui pousse au développement d'un système féodal. Ils l'occuperont une vingtaine d'années mais seront chassés par Alain Barbetorte qui prend en 938 le titre de duc de Bretagne.

C'est au XVIe siècle, après la mort d'Anne de Bretagne la Nantaise, épouse successive de Charles VIII et Louis XII, qu'aura lieu le rattachement de la Bretagne à la France (1532).

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